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Comment gérer les comptes à privilèges dans votre organisation ?

La gestion des comptes à privilèges (PAM ; Privileged Access Management) est une composante de l’IAM (Identity and Access Management). Elle a un rôle important dans la sécurité informatique des organisations. Les comptes à privilèges sont des comptes qui ont un haut niveau d’accès au SI et aux données sensibles. Ils sont donc des cibles de choix pour les cybercriminels. Une mauvaise gestion de ces comptes peut entraîner des conséquences désastreuses, de la fuite de données à des interruptions d’activités.

Il apparaît alors essentiel d’adopter les bonnes pratiques de gestion des comptes à privilèges pour protéger les actifs numériques de votre entreprise.

Découvrez à travers cet article quatre bonnes pratiques de PAM.

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Qu'est-ce qu'un compte à privilèges ?

Un compte à privilèges est un compte qui peut altérer la sécurité des systèmes ou affecter de manière significative l’intégrité des données. Ce type de compte offre un niveau de privilège élevé permettant d’accéder à des ressources sensibles du système informatique d’une entreprise ou d’une organisation. Il dispose de droits supérieurs à ceux d’un compte utilisateur standard. Ce sont les clés du royaume IT, ils permettent l’accès à l’ensemble de l’activité de l’entreprise. 

Ils sont généralement utilisés par les administrateurs, les développeurs ou tout autre personne qui possède un accès à des donnés sensibles de l’entreprise.

Les différents types de comptes à privilèges

Il existe plusieurs typologies de comptes :

  • Les comptes d’Administrateurs de Domaine ont un contrôle total sur l’AD (Active Directory) ou d’autres répertoires de gestion des accès, et ont accès à la totalité des ressources du domaine. C’est les comptes les plus attractifs pour les attaques ciblées contre des données spécifiques.
  • Les comptes d’administrateurs locaux fournissent un accès complet au système et aux données locales. Ils permettent également à l’attaquant de se déplacer latéralement pour accéder à d’autres systèmes et données. Ce sont les clés du royaume et la cible ultime des attaquants.
  • Les comptes de service et les comptes d’application sont utilisés par les applications et les services pour interagir avec le système d’exploitation afin d’y effectuer des tâches précises. Ils sont utiles dans les attaques APT (Advanced Persistent Threat) où un attaquant cherche à exfiltrer des données très spécifiques sur une période de temps.

Comprendre les risques de sécurité potentiels liés aux comptes à privilèges

Ces comptes, qui disposent d’un niveau d’accès élevé aux systèmes et ressources de leur organisation, représentent une cible ultime pour les cyberattaquants. Ce type de compte possède un accès à des informations confidentielles et des systèmes critiques.

Si ces comptes sont compromis, l’attaquant peut avoir accès à l’ensemble des données sensibles de l’entreprise. Ils représentent une menace sérieuse. Outre le vol de données, ils peuvent facilement effacer des bases de données, mal configurer des appareils essentiels ou installer des logiciels malveillants sur des systèmes critiques.

De nombreux administrateurs utilisent leurs privilèges élevés pour des tâches quotidiennes. Un abus de ces privilèges augmente inutilement les risques. De plus, les utilisateurs peuvent accorder des accès élevés à d’autres personnes. Rapidement, le nombre de comptes à risque grandit. La gestion de ces comptes à travers des solutions dédiées est ainsi primordiale.

C’est dans ce contexte qu’une solution PAM (Privileged Access Management) intervient et est recommandée. Déployée au sein des entreprises pour des raisons de sécurité, de conformité et d’efficacité, une solution PAM permet de prévenir ces risques potentiels.

Quelles sont les bonnes pratiques de sécurité ?

1) Zero Trust et moindre privilège

Le Zero Trust est basé sur le principe du “ne jamais faire confiance, toujours vérifier”. Il repose sur le fait qu’aucune source ou aucun utilisateur n’est automatiquement autorisé à accéder aux ressources d’un réseau.

Toutes les demandes d’accès doivent être vérifiées, authentifiées et autorisées en fonction de critères de confiance. Le modèle Zero Trust reposent sur plusieurs piliers de sécurité : l’authentification et l’autorisation renforcées, la vérification continue de l’identité et des privilèges, et l’application du principe du moindre privilège.

Le principe du moindre privilège est une composante du Zero Trust. Il consiste à accorder à chaque utilisateur ou entité uniquement les privilèges d’accès nécessaires pour effectuer ses tâches, sans accorder d’autorisation supérieure qui pourrait compromettre la sécurité du système. Cela limite les risques d’abus ou d’accès non autorisés aux données sensibles.

Cette approche est moins restrictive que le Zero Trust. Elle réduit tout de même grandement la surface d’attaque et minimise les risques liés aux comptes compromis ou malveillants. Le principe du moindre privilège exige un niveau minimum de privilèges pour tous les comptes.

En limitant les accès au strict nécessaire, grâce à ces deux approches, nous réduisons considérablement les risques de compromission. C’est comme donner à chaque personne uniquement les clés dont elle a besoin pour accomplir sa mission. De cette manière, même si un intrus parvient à entrer dans le SI, son champ d’action est limité.

En combinant les approches zero trust et moindre privilège, les organisations peuvent renforcer leur sécurité et prévenir les violations de données ou les attaques informatiques en limitant les zones d’exposition et en réduisant les risques d’accès non autorisé.

Outre ces deux modèles, l’implémentation d’un accès juste-à-temps est également une approche pertinente. Elle consiste à permettre aux utilisateurs d’élever temporairement leurs privilèges uniquement lorsque c’est nécessaire. Cette approche peut, par exemple, être accompagnée de l’utilisation d’identifiants à usage unique.

2) Effectuer le suivi de tous les comptes à privilèges

Mettre en place une gouvernance des comptes à privilèges permet d’avoir une vue d’ensemble sur votre système informatique. Grâce à une gouvernance de la gestion de ces comptes, nous avons une visibilité sur qui a accès à quoi, quand et comment. Cela implique la définition de politiques claires, que ce soit pour l’utilisation, l’attribution ou la révocation des accès privilégiés.

En auditant régulièrement la solution PAM déployée, vous pouvez repérer les anomalies et mener un suivi complet et détaillé. De plus, en définissant des politiques claires et en communiquant sur les KPI, vous créez un environnement où chacun possède ses rôles et ses responsabilités dans la sécurité de votre entreprise.

La mise en place d’outils de surveillance en temps réel qui sont capables d’enregistrer et d’analyser tous les accès privilégiés peut être accompagnée d’alertes pour signaler les comportements anormaux, comme des connexions à des heures inhabituelles ou depuis des emplacements suspects.

Gérer le cycle de vie de ces comptes est un processus long mais important. Il faut mettre en place des scriptes d’automatisation qui permettent de provisionner et déprovisionner les comptes à privilèges de manière sécurisée et automatique.

Cette approche garantit que chaque compte à privilèges est suivi à la trace, de sa création à sa suppression. Ce dernier doit être créé pour une raison précise et supprimé (proprement) dès qu’il n’est plus nécessaire. Cette gestion continue est un processus dynamique qui permet de maintenir un environnement informatique sain et sécurisé.

3) Renforcer l'authentification grâce au MFA

L’authentification multifacteur (MFA) est un rempart fort contre les tentatives d’usurpation d’identité. Pour les comptes à privilèges, il faut, bien entendu, aller plus loin qu’un MFA basique. L’adoption de méthodes d’authentification forte, comme les cartes à puce ou les tokens matériels, en complément des mots de passe, est plus sûre et plus fiable.

Pour les accès les plus sensibles, il est recommandé d’utiliser l’authentification biométrique pour optimiser la sécurité de l’authentification et limiter les risques.

La solution MFA doit s’intégrer à l’infrastructure IT existante pour offrir une expérience utilisateur (UX) la plus fluide possible. Il faut trouver le bon équilibre entre la sécurité et une bonne expérience utilisateur qui permettra d’optimiser son adoption.

Cette couche de sécurité supplémentaire rendra la tâche des attaquants beaucoup plus ardue, même s’ils parviennent à obtenir des identifiants corrects.

4) Faire appel à une expertise spécialisée en PAM

Déployer au sein de son SI une solution PAM qui est fiable et efficace, peut se transformer en réel casse-tête, d’autant plus si les entreprises ont un faible niveau de maturité informatique. C’est pourquoi faire appel à des experts, spécialisés dans ces sujets d’identité numérique et gestion des identités et des accès est une solution viable.

Passer par une entreprise spécialisée en conseil présente plusieurs avantages. Le premier, est de bénéficier d’un accompagnement personnalisé sur la solution PAM, qui s’adapte et qui peut se déployer sur tout votre SI.

Si vous choisissez de bénéficier des services de prestataires externes spécialisés en Privileged Access Management (PAM), vous gagnez une expertise et une efficacité dans le déploiement de la solution. Il s’agit, en effet, des professionnels dédiés uniquement à ces sujets, qui possèdent une expertise fiable.

Le coût est aussi un avantage de l’externalisation. Pour de nombreuses raisons, faire appel à des experts PAM coûte moins cher à une entreprise que de prendre en charge la conception et l’intégration totale de la solution en interne. En effet, cela va nécessiter de former les personnes qui vont devoir intégrer la solution et développer les compétences, chose qui nécessite du temps et de l’effort.

La gestion des accès privilégiés est devenue un enjeu à part entière pour les entreprises. Face à la multiplication des cybermenaces contre les comptes à hauts privilèges, la mise en place d’une solution PAM robuste s’avère indispensable. En adoptant les bonnes pratiques évoquées dans cet article, les organisations renforcent non seulement leur sécurité informatique, mais aussi leur conformité réglementaire.

Equipe PAM – IN